napoleon3Le 25 juin 1857, l’Empereur Napoléon III entre pour la première fois dans l’enceinte du camp d’Attila. Cette date est le commencement d’une aventure où l’histoire, l’archéologie et le faste impérial vont bouleverser la vie des habitants de La Cheppe et de ses environs.


Pierre-Hilaire Létaudin est un témoin privilégié des visites de Napoléon III au camp d’Attila et des recherches archéologiques qui ont été effectuées durant cette même période. Ancien instituteur de La Cheppe, vétéran de la Grande Armée de Napoléon, Pierre-Hilaire Létaudin rapportera dans un ouvrage, « Etude historique sur La Cheppe, le Camp d’Attila et ses environs », publié en 1869, les différents épisodes qui viendront animer le quotidien de sa vie d’archéologue amateur pendant plus de dix ans. Au début de son livre, Pierre-Hilaire Létaudin indique qu’il veut avant tout retranscrire « les découvertes que l’on a faites depuis une dizaine d’années dans nos contrées ». En effet, les fouilles et les prospections ne manqueront pas durant cette période. piece napoleon3De nombreux objets de la période du fer vont ainsi être déterrés, et le premier acquéreur sera l’Empereur Napoléon III en personne.

 

Napoléon III est un amateur d’antiquités et d’histoire. Entouré de nombreux professeurs et de collectionneurs d’antiquités, l’Empereur sera l’auteur d’une Vie de Jules César. Partout en France, il partira à la recherche de nouveaux objets et subventionnera de nombreuses campagnes de fouilles comme à Alésia ou à Gergovie. Mais le premier site qui attirera sa curiosité d’antiquaire et d’historien amateur sera le site du camp d’Attila.

La rencontre entre l’oppidum et l’Empereur se fera à l’occasion de prospections pour l’installation du futur camp militaire d’entrainement dans le département de la Marne. Le camp de Châlons, aujourd’hui appelé camp de Mourmelon, sera le premier camp militaire de France. Véritable camp d’instruction inauguré à la fin de l’été 1857, Napoléon III voulait y perfectionner son armée. Chaque été sera l’occasion pour la cour, accompagnée de nombreux dignitaires étrangers, de venir admirer les grandes manœuvres de l’une des armées la plus puissante d’Europe.

 

Le camp sera plus qu’un camp d’entrainement, une authentique vitrine du faste impériale. Plus de 11 000 hectares de terrains seront achetés aux propriétaires des villages avoisinants afin d’installer le camp. Des lignes de chemin de fer seront construites en hâte pour accueillir plus de 22 000 soldats, 6 000 chevaux sans compter les centaines de visiteurs rien que pour l’année 1857. La population locale sera mitigée sur l’accueil d’un tel changement. Certain y verront une opportunité d’autre préféreront fuir loin du vacarme et du mouvement incessant des militaires et des visiteurs.

Occupé aux manœuvres militaires, Napoléon n’en oubliera pas de satisfaire sa curiosité en essayant de percer le secret du camp d’Attila. Aussi, il financera ici aussi plusieurs opérations de fouilles à l’extérieur et à l’intérieur de l’enceinte. Les officiers du génie viendront creuser plusieurs tranchés à la recherche d’objets antiques. Les fouilles seront également l’occasion pour la cour et les militaires du camp de venir les dimanches, jour de repos des manœuvres, se promener le long des remparts et contempler par curiosité les objets sortis de terre. L’Etat sera même acquéreur d’une bande de terrain à l’intérieur de l’enceinte afin de procéder librement à l’ouverture de plusieurs fossés et installer au centre un petit entrepôt-musée où seront regroupés les antiquités dignes d’intérêts.

 

Suivant le pas Impérial, plusieurs habitants vont se découvrir archéologues amateurs. Des fouilles vont être entreprises un peu partout sur le territoire espérant trouver un acquéreur généreux en la personne de l’Empereur. Entre passion et appât du gain, l’archéologie amatrice trouvera sur le territoire un essor prodigieux. Des milliers d’objets seront envoyés à Paris, présentés à l’Empereur puis déposés au musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.

 

La proximité du camp de Châlons et du camp d’Attila a permis de faire naitre dans la Marne une archéologie amatrice promis à un belle avenir. Grâce à la volonté de l’Empereur et à sa passion pour les antiquités, de nombreux archéologues amateurs vont découvrir des objets merveilleux exposés encore aujourd’hui au Musée des Antiquités Nationale ou encore au British Museum.

Pierre-Hilaire Létaudin fut un témoin privilégié de cette période et par ses écris, nous pouvons aujourd’hui comprendre l’effervescence archéologique passé que connu l’oppidum de La Cheppe et ses environs.

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C'est une association loi 1901 avec pour objectif la mise en valeur de l'enceinte celtique dite du Camp d'Attila et de son environnement proche par la valorisation du patrimoine humain, historique et naturel de la vallée de la Noblette et de sensibiliser le public à cette action.

Association "Autour du Camp d'Atilla"
4 rue du moulin, 51600 La Cheppe

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